Créée il y a un an, l’association « Musique en Liberté » a organisé plusieurs concerts et évènements musicaux dans le golfe.
Retour avec sa présidente, Alice, sur les origines du projet et les évènements à venir dont la rencontre « Ramatuelle Fait Son Cinéma ».
– Alice Bonjour
– Bonjour John
– Tu es la présidente de l’association Musiques en Liberté, peux nous la présenter ?
– C’est une association qui a pour vocation de rassembler du monde autour d’évènements artistiques et culturels dans l’idée, d’une part de promouvoir la scène locale et d’autre part de découvrir et faire découvrir des cultures plus lointaines, différentes de la nôtre. Cet ensemble sous-entend les idées de partage, d’ouverture à l’Autre, de rapprochement. Disons qu’il y a une volonté d’inscrire et de véhiculer des valeurs que l’on pourrait qualifier d’humanistes dans le projet global de l’association.
– Quel rôle aimerais-tu voir l’asso occuper dans le golfe de Saint-Tropez ?
– Que l’association puisse rassembler du monde, voir les gens se mélanger au-delà des cloisonnements sociaux, que les évènements suscitent la curiosité de chacun en fait.
On a par exemple l’impression qu’il y a des creux intergénérationnels, alors que c’est faux, tout le monde s’intéresse à tout. Il suffit juste de montrer et proposer les évènements d’une certaine manière pour que chacun puisse s’y intéresser.
– Ça rejoint un peu l’éclectisme intergénérationnel observé lors des deux dernières soirées à Ramatuelle et Cogolin. Mais quelle ligne directrice avez-vous défini pour justement être rassembleur ?
– Pour l’instant, on est une jeune association. Donc on en est surtout dans une phase où l’on tente des coups. Par exemple avec des groupes qui ne sont pas encore forcément reconnus sur le devant de la scène, mais qui à notre avis, le méritent. L’on essaie également de varier les horizons musicaux, d’ouvrir notre programmation. C’est pour ça que lors des concerts, on met au début des univers un peu « cool », qui plaisent au plus grand nombre et qu’après on part sur de la musique plus rythmique. Les personnes plus sensibles ont alors le choix de rentrer ou rester. Mais généralement ça plait toujours.
– Est-ce facile de concilier cette solution du plus grand nombre avec tes goûts personnels ?
– On ne doit pas perdre de vue que notre vocation est de rassembler. Donc oui, à partir de là, c’est facile de concilier les deux. Je pense juste que c’est important en fait.
– Penses-tu que le golfe était en carence d’une association susceptible de promouvoir la scène locale ?
– Ouais carrément !
– Quels sont les groupes qui ont eu les meilleurs retours ?
– Un peu tous au final. J’ai trouvé ça surprenant d’ailleurs. Mais on s’est rendu compte qu’il y a une demande pour voir, entendre ce qui se fait, ce qui se passe au niveau local. Bon après t’en as toujours pour dire « ouais bof, ça c’était moyen ». Mais dans l’ensemble ça plait. Et cet aspect de la vie locale est important.
D’ailleurs la vie locale n’est pas, elle, en carence de manifestations et d’évènements culturels, mais c’est souvent mal promu. Il se passe quand même des choses, on est pas toujours au courant ou la com’ n’inspire pas forcément. Parfois, je vois des flyers et je me dis que je vais surement m’ennuyer, alors que non, je suis souvent agréablement surprise, mais c’est parfois mal amené. Donc la chance que l’on a avec l’asso, c’est d’être dans une dynamique nouvelle, avec des gens qui ont envie de s’investir et ça nous aide beaucoup.
– Pour revenir aux groupes locaux, en as-tu découverts de nouveaux depuis le dernier concert qui mériteraient une programmation ?
– Quelques groupes sont venus nous voir. J’ai pu écouter des maquettes et j’ai découvert des groupes très sympas prêts à jouer gratuitement pour contribuer au développement de l’association.
Car pour l’instant, nous n’avons pas encore les moyens de payer les groupes lors des soirées hors saison et l’on souhaite vraiment à terme pouvoir leur donner un cachet. D’autant plus que sur les concerts hors saison on est sur des prix très attractifs et on aimerait bien rester là-dessus, dans une fourchette de 5-10 euros maximum.
– Pour aborder l’actualité de l’asso, vous organisez de nouveau un festival musical au théâtre de Ramatuelle. Quelle est la programmation cette année ?
– Alors la première soirée sera une soirée Latino, qui fera la jonction avec Ramatuelle Fait Son Cinéma que l’on organise juste avant. Il y aura Chamito et Che Sudaka qui sont des groupes hispaniques, sud-américains. Le second soir il y aura Kelly und Kelly et Chinese Man. Kelly und Kelly est un groupe qu’on a fait jouer cet hiver, donc on les reprogramme en première partie de Chinese Man, ce qui s’inscrit dans notre volonté de rendre l’appareil aux groupes qui se sont produits gratuitement. Le troisième soir ce sera de la musique française, pop-rock, il y aura Yann le groupe, qui est programmé par une radio locale qui s’appelle ZD83 avec qui nous sommes en partenariat. Et la tête d’affiche sera Léonid, un groupe de rock français très sympa.
– En amont des concerts, vous organisez une rencontre cinématographique qui à l’origine devait être consacré au 7ème art mexicain, dû à l’année du Mexique en France, on connaît la suite. Mais vous avez maintenu l’organisation de l’événement en l’ouvrant de manière plus globale à l’Amérique latine. Quels films vont être diffusés ?
– L’évènement, qui s’appelle Ramatuelle Fait Son Cinéma aura lieu du 27 Juin au 3 Juillet. Il y aura une série de courts métrages péruviens sur les incas et les Quechwa, Elsa et Fred de Marcos Canevale, Octubre de Daniel et Diego Vega qui a obtenu le prix « un certain regard » à Cannes en 2010, Tambien la Lluvia d’Icíar Bollaín, Une famille Brésilienne ; le 1er juillet il y aura une projection de Carnet de voyage sur la place de l’Ormeau. Le 2 Juillet, nous avons programmé une nuit Innaritu avec la trilogie, Amour chienne, 21 Grammes et Babel. Et on finira le 3 Juillet avec la projection de Conversacionnes con Mama.
– Comment avez-vous procédé pour sélectionner les films ?
– On est en partenariat avec ciné83 qui organise le projet avec nous. Cest une association qui dépend de la Ligue de l’enseignement et de la Fédération des Œuvres Laïques, et qui se dédie à la promotion du cinéma dans les communes qui n’ont pas de salle comme c’est le cas à Ramatuelle par exemple. Donc on a fait des choix chacun de notre coté et ils ont ensuite finalisé la sélection en fonction de ce qu’il était le plus pertinent de programmer.
– Il y a aura des activités en dehors des projections, quelles seront-elles ?
– Il y aura trois expositions permanentes, à la Messardière, au Garage et à l’espace Albert Raphaël. Ensuite il y aura des animations quotidiennes avec des ateliers de créations artistiques, des animations musicales, des conférences, des projections de documentaires, des repas sud américains et des cocktails.
En fait, Ramatuelle Fait Son Cinéma est en train de créer un engouement énorme. L’ensemble de la commune s’investit, des commerces du village aux plages, en passant par le centre aéré, le CCAS ou la Fleur de l’âge. Toute la ville s’investit. Le mieux est de consulter l’ensemble des activités par exemple sur la page Facebook de l’association. Au-delà du cinéma qui est le vecteur principal de l’événement, Ramatuelle va être plongé dans un univers consacré à l’Amérique Latine, ce qui s’inscrit parfaitement dans le projet de l’association de promouvoir la culture sous tous ses aspects possibles.
– Avec ces rencontres, vous en serez à un coup d’essai, mais y a-t-il en toile de fond l’envie d’inscrire le cinéma de manière plus durable dans les projets de l’association ?
– L’idée serait que l’événement devienne incontournable dans le golfe, que ces rencontres aient lieu tous les ans et puissent si possible prendre de l’ampleur. Beaucoup de gens nous suivent, le projet draine actuellement une dynamique que l’on attendait pas. C’est quelque chose de nouveau et que tout le monde souhaite. À la fois Ramatuelle a un festival de théâtre, de jazz, de musique classique et de musiques actuelles avec nous. Donc c’est vrai que le 7ème art devait se faire une place, et si cette première édition a du succès, on aurait envie de réitérer l’expérience.
– Merci Alice
– Mais de rien
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